Géographie du Site

Perchée à 2 600 mètres d’altitude, la ville de Lalibela est située au cœur des hauts plateaux du nord de l’Ethiopie, à 700 km au nord-ouest d’Addis Abeba. La ville se trouve aux pieds du Mont Asatan, à un étage intermédiaire entre la massif de l’Abune Yosef (4 200 mètres d’altitude) et la plaine de Takkazé (1 800 mètres d’altitude) traversée par le cour d’eau du même nom qui va rejoindre le Nil bleu au Soudan. 

La ville et la zone rurale de Lalibela comptent aujourd’hui autour de 60 000 habitants alors qu’elle n’était qu’un petit village de 4 000 habitants dans les années 1980. L’économie de la ville repose presque uniquement sur le tourisme et l’agriculture. Sous l’effet de la patrimonialisation, la valorisation touristique et du développement urbain, la ville a profondément changé. 

Ces dernières décennies, sous l’impulsion du tourisme, la ville s’est dotée d’infrastructures de transport, de santé, d’éducation et touristiques. Avec le développement du tourisme dans les années 2000 et 2010, l’organisation de la ville a été modifiée : les quartiers résidentiels se sont étendus dans les campagnes, le long des principales routes tandis que les espaces centraux, à proximité du site d’églises rupestres, ont progressivement été dédiés au patrimoine et au tourisme. La ville accueillait environ 50 000 touristes internationaux avant la pandémie de COVID-19. Le contexte actuel a sévèrement impacté l’économie et la population de la ville, dépendantes des revenus touristiques.

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Lalibela à travers les cartes

L'Évolution du site patrimonial de Lalibela

Le paysage de Lalibela



Les églises de Lalibela

Le site de Lalibela est le fruit d’une évolution depuis le Moyen-âge jusqu’à aujourd’hui

Le site de Lalibela compte onze églises taillées dans la roche. Le complexe des églises s’articule en trois groupes, le troisième étant celui de l’église isolée, Saint-George, devenue l’emblème du site. Leur fondation a longtemps été attribuée au roi Saint Lalibela, qui a régné sur le royaume chrétien au début du XIIIe siècle, et a donné son nom au site. Le site est le produit d’une évolution sur la longue durée, qui débute dès avant le XIIIe siècle, avec les tous premiers creusements de galeries et salles souterraines. Après le XIIIe siècle, de nouveaux programmes architecturaux se sont superposés au précédent, imposés par l’érosion continue des couches supérieures de la roche, aussi bien sur les toits des monuments, que dans les cours, aux pieds des églises. Ainsi, le site de Lalibela est le fruit d’une évolution depuis le Moyen-âge jusqu’à aujourd’hui, lié à l’érosion de la roche, différentes occupations du site et restaurations successives.  

Pensé comme une transposition de Jérusalem en Éthiopie, Lalibela reprend la toponymie de la Terre Sainte. Le roi Saint Lalibela lui-même est censé être inhumé dans l’église de Golgotha. La cohabitation des Lieux Saints et de la tombe du roi, devenu également saint, a fait de Lalibela un grand centre de pèlerinage. Les églises sont aujourd’hui un des cœurs vibrants de la culture orthodoxe sur le continent africain, accueillant des milliers de fidèles lors des grandes fêtes du calendrier chrétien.

Bete Emmanuel

Perspectives du site

© Lalibela, Ethiopia, plans and topographic map Addis Ababa, CFEE, 2011.

 

Les églises



Patrimoine religieux habité

Garçon jouant de la batterie pendant la cérémonie

Haut-lieu de pèlerinage et lieu de culte ordinaire, les églises de Lalibela sont servies par un clergé de près de 1000 diacres et prêtres. Elles accueillent quotidiennement les fidèles de Lalibela et des environs mais aussi, au moment de Noël, des pèlerins affluant de toute l’Ethiopie. Les églises sont occupées en permanence, lors des cérémonies et célébrations religieuses mais pas seulement. Situé au cœur d’une petite ville de près de 60 000 habitants, le site est aussi un espace traversé de multiples circulations que permet le réseau de tranchées, débouchant en direction des différentes parties de la ville. Si les quartiers situés immédiatement autour des églises ont progressivement disparu à la faveur de programmes de réhabilitation successifs, les églises et leurs alentours demeurent des espaces de passage, de jeux, de visite mais aussi de campement au moment des grands pèlerinages.

 

Les fidèles de Lalibela

Les pèlerinages



un patrimoine fragile

Ce patrimoine vivant, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1978, est depuis toujours menacé par l’érosion de la roche. Dès le début du XXe siècle, des restaurations ont été pratiquées pour sauvegarder les églises, donnant lieu à des choix qui témoignent de visions très différentes de ce que doit et peut être la restauration de monuments rupestres. A compter des années 1980, les églises ont été couvertes pour les protéger de la pluie. Au début du XXIe siècle, les toits de tôles ont été remplacés par des abris, les shelters. Des solutions alternatives aux abris ont été tentées, mais sans permettre une conservation pérenne des monuments. 

Conserver le site de Lalibela, tout en permettant sa fréquentation par les fidèles, les pèlerins, mais aussi les touristes, est le défi auquel se confrontent les acteurs du patrimoine.

Bete Maryam courtyard

La fragilité de ce patrimoine en image

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